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festival du cinéma américain de Deauville - Page 8

  • « Lakeview Terrace » (Harcelés) de Neil La Bute : fenêtre sur piscine…

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    Ci-dessus, Samuel L.Jackson à la conférence de presse de "Lakeview Terrace" (photo "In the mood for Deauville")
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    Le réalisateur Neil LaBute (photo "In the mood for Deauville")
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    L'équipe du film , photo "In the mood for Deauville"
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    L'équipe du film au CID , photo "In the mood for Deauville"
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    L'équipe du film au CID, photo "In the mood for Deauville"
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    Samuel L.Jackson à la conférence de presse, photo "In the mood for Deauville"

    Hier soir avait lieu au CID la projection en Première d’un des films les plus attendus de ce 34ème Festival du Cinéma Américain  de Deauville ( « Lakeview Terrace » de Neil La Bute) notamment en raison de son acteur principal présent à Deauville dont il est un habitué puisque le festival lui avait rendu hommage il y a quelques années : Samuel L.Jackson.

     Pitch : Pout Chris (Patrick Wilson) et Lisa (Kerry Washington), emménager dans leur maison de « Lakeview Terrace » est un rêve devenu réalité. Pourtant, rapidement, les deux jeunes gens deviennent la cible de leur voisin, Abel Turner, ( Samuel L.Jackson) un policier qui désapprouve leur relation interraciale. Cet homme strict et austère, père célibataire et policier se montre de plus en plus oppressant envers le jeune couple allant jusqu’à les harceler chez eux.

     Il y a 10 ans, Neil LaBute avait obtenu le prix spécial du jury à Deauville pour « En compagnie des hommes », une vision acerbe de l’univers sombre et sexiste des cadres américains. Avec « Lakeview Terrace », le cadre est différent mais le regard du cinéaste aspire à être tout aussi mordant. Le cadre est donc ici Los Angeles, le quartier de « Lakeview Terrace », qui est un véritable acteur du récit puisque, au fur et à mesure que s’accroît la tension entre les voisins, les flammes se rapprochent inéluctablement de Lakeview Terrace. A travers des reportages télévisés ou des échos a priori anodins, la menace de l’incendie gronde, tout comme les remarques ou les actes a priori anodins d’Abel font eux aussi gronder une autre menace, tout aussi insidieuse, et qui ne cesse, elle aussi, de grandir, tout aussi incontrôlable, pour finalement ravager la vie de Chris et Lisa comme l’incendie va ravager la ville. 

     Le sentiment de situation inextricable et la tension sont accrus par le fait que le voisin soit policier et que celui censé représenter l’ordre et la loi soit source d’inquiétude. Les tensions avec celui-ci révèlent aussi celles qui existent dans le couple, (lié au père de Lisa qui n’accepte pas leur couple mixte et à l’envie d’enfant de Lisa).

     Le film présente deux intérêts principaux : la tension, constante, et l’interprétation, inquiétante, de Samuel L.Jackson qui magnétise la caméra, mange l’écran. Certes son personnage exige cette présence charismatique et menaçante mais le personnage de Chris est trop naïf et velléitaire par rapport à ce dernier, et leurs caractères trop stéréotypés dès le début, pour que cela soit vraiment crédible.  D’après ses propos en conférence de presse, le réalisateur a voulu éviter tout manichéisme, ce qui n’est, d’après moi, qu’en partie réussi, le personnage interprété par Samuel L.Jackson étant tout de même assez caricatural, de même que la relation entre Chris et Lisa.

     Quant au sujet, le racisme, que Neil LaBute a prétendu vouloir traiter de manière  plus ou moins tacite, à force d’être tacite, il en devient secondaire, les raisons de tensions étant finalement multiples : le sentiment de propriété, les différences sociales… Neil LaBute joue en effet habilement sur le sentiment d’insécurité, sur le sentiment presque violent de propriété mais construit un film et un dénouement trop prévisible et politiquement correct pour emporter une totale adhésion. Il  traite finalement davantage de la difficulté de communiquer dans des maisons cadenassés et ultra sécurisées que du racisme (qui en est néanmoins aussi une résultante).

     « Harcelés » reste un bon divertissement qui n’apprendra rien aux amateurs de suspense tant il reprend les poncifs du genre sans rien y apporter (le suspense, contrairement à ce que pourrait laisser entendre le titre de cette note, n’a ici rien d’hitchcockien…) et à vouloir que son thème principal soit tacite, il nous donne finalement l’impression de l’avoir seulement effleuré.

     Reste la prestation remarquable de Samuel L.Jackson dont, après avoir perçu et croisé son regard imperturbable et glacial, glaçant même, lors de la conférence de presse, je me demande si ses personnages sont toujours des rôles de composition…mais il s’agit là d’une toute autre question.

    Ci-dessous (à suivre), ma vidéo de la présentation du film au CID (en attendant celles de la conférence de presse):

     A suivre  sur « In the mood for Deauville » : le début de la compétition qui commence aujourd’hui et de nombreux articles, vidéos, photos inédits …

     Et si vous aussi avez vu ce film, n’hésitez pas à laisser vos commentaires à la suite de cette note, ils sont toujours les bienvenus. Sortie en salles en France: le 1er octobre.

     Sandra.M

  • "Married life" de Ira Sachs : drame cynique et irrésistible

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    Ira Sachs, le réalisateur de "Married life", hier soir au CID, lors de la Première du film

    married life.jpgPitch : Harry aime tellement son épouse Pat qu’il est prêt à la tuer plutôt que de la faire souffrir en lui annonçant qu’il la quitte pour une autre. Harry vit actuellement le grand amour avec Kay, une femme beaucoup plus jeune que lui. Mais son meilleur ami Richard n’est pas insensible aux charmes de Kay…

     Déjà venu à Deauville pour « Forty shades of blue » (sélection officielle 2005), le réalisateur Ira Sachs a expliqué qu’il avait étudié en France et que ce qu’il aimait dans ce festival de Deauville était qu’il célébrait le cinéma américain sans forcément célébrer l’Amérique…

    Après « Mamma mia ! » hier, nous retrouvons Pierce Brosnan dans un rôle très différent (aussi naïf dans le premier qu’il est manipulateur dans le second), avec une interprétation sensiblement (in)différente qui ne manque néanmoins pas de charme, à l’image de ce film qui en déborde, grâce à sa réalisation discrète et efficace, grâce à ses références cinématographiques intelligemment détournées, mais surtout grâce à ce ton si particulier qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui du film évoqué dans la note ci-dessous "Meurtres à l'Empire State Building" même si l’intrigue se déroule ici dans les années 50.

    C’est un film faussement désinvolte et léger, ou plutôt inquiétant avec beaucoup de légèreté, usant d’un cynisme habilement maquillé  en vaudeville, un cynisme jouissif pour le spectateur. Ce film est un régal plus sombre et moins innocent qu’il n’en a l’air (aussi faussement innocent que son titre, ironique à l’image de celui de « La vie moderne » de Depardon avec lequel il n'a par ailleurs rien à voir).

     Là aussi c’est un film atypique : comédie de mœurs, thriller psychologique, comédie, drame: il marie habilement les genres pour finalement en créer un nouveau qui lui est propre et qui reflète tout le talent et tout l’univers de son réalisateur.

    A déconseiller aux couples mariés s’ils veulent dormir tranquilles…  et à conseiller sans réserves à tous les autres.

     Pour l’instant, 3 films vus et 3 films que je vous recommande. Peut-être cette édition 2008 est-elle celle d’un « petit festival » comme on l’entend et on le lit partout mais en tout cas certainement pas un petit festival au regard des films vus jusqu'à présent…et ce n’est qu’un début.

     A suivre sur « In the mood for Deauville » la conférence de presse de Neil La Bute et Samuel L.Jackson pour « Lakeview Terrace ».

  • "Meurtres à l'Empire State Building" de William Karel: un original et réjouissant hommage aux films noirs des années 40

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    Les producteurs du film et le réalisateur William Karel, hier, lors de l'avant-première au Casino.

    L’intérêt principal de « Meurtres à l’Empire State Building », film figurant dans la section Première et présenté au Casino hier après-midi, réside dans la sa forme, unique et particulièrement originale, et même audacieuse, s’inspirant de celle des films auxquels elle rend hommage (les films noirs des années 40), et mêlant astucieusement images d’archives de films de ces années-la et interviews de monstres sacrés du cinéma américain (Kirk Douglas, Cyd Charisse disparu récemment, Mickey Rooney, Ben Gazzara…), le tout donnant l’impression, grâce à un montage particulièrement travaillé et intelligemment ficelé et grâce à un scénario remarquable, de voir un documentaire sur Penny Baxter dont le film raconte le destin imaginaire (et qui prend les traits de Laurent Bacall), celle dont les témoins se souviennent, abattue par un tueur à gage soixante ans plus tôt sur l’ordre de son mari, un mafieux notoire. Jim (Kirk Douglas que l’on voit aussi bien dans des images de films dans lesquels il a tournés qu’aujourd’hui, se souvenant), le policier qui fut chargé de l’affaire raconte ainsi comment jeune policier chargé de faire tomber son mari, il était tombé amoureux d’elle et  n’avait pu empêcher son assassinat… un assassinat dont il ne s’est jamais remis et qu’il avait tenté d’enfouir dans les tréfonds de sa mémoire jusqu’à la réception d’une troublante cassette surgie du passé.

      Au-delà de la prouesse technique et scénaristique, « Meurtres à l’Empire State Building » est un film atypique particulièrement réjouissant pour le spectateur, et même ludique, celui-ci pouvant s’amuser à retrouver les titres des films dont les extraits servent pour constituer l’intrigue : une cinquantaine de films mythiques ont ainsi été utilisés. Des acteurs apparaissent ainsi dans une même intrigue alors que, parfois, certains d’entre eux, n’ont jamais joué ensemble : James Cagney, Humphrey Bogart, Lizbeth Scott, Richard Widmarck, Glenn Ford, Edward G.Robinson…

      « Meurtres à l’Empire State Building » aurait pu n’être qu’une bonne idée, et s’en contenter mais il joue savamment avec les clichés du film noir (femme fatale, brouillard, rues sombres… ) pour constituer une véritable intrigue policière, réellement captivante, malgré et grâce à son ton décalé, jouant avec nos références ( le mode narratif avec ces témoins contribuant à donner de la disparue un portrait magnétique et contradictoire s’inspirant de celui de « La Comtesse aux pieds nus », « Les Ensorcelés » ou encore « Citizen Kane »), ou même avec cette voix off typique des films noirs américains, avec cette sorte de détachement et de nonchalance qu’incarnait si bien le charismatique Humphrey Bogart (que l’on retrouve ainsi en ami de Jim-Kirk Douglas, et qui s’appelle ici Sam comme dans « Casablanca » dont on retrouve d’ailleurs une scène mythique).

       Quant au, le lieu l’Empire State Building, qui sert de cadre principal au film, il n’a évidemment pas été choisi par hasard : c’est le symbole du gigantisme américain mais aussi de sa fragilité, évoquant la perte des Twin Towers, et donc la force autant que la fragilité de l’Amérique.

     William Karel joue intelligemment avec les mythes que ce soit ceux du cinéma  ou même ceux de l’Amérique pour nous entraîner dans cette histoire jubilatoire, ludique, qui révèle et que révèle un magistral travail de montage et d’écriture.

     Un vrai coup de cœur que je vous recommande vivement !  (Il repasse ce dimanche, à 19H, au casino pour les festivaliers qui ne l’auraient pas vu hier.)

     Si vous aussi avez vu ce film, n’hésitez pas à laisser vos commentaires…

     Sandra.M

     

  • La conférence de presse de "Mamma mia!": extraits

    Voir  la critique du film, les photos et vidéo de la présentation dans mes précédentes notes ci-dessous.

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     La conférence de presse (en présence de la réalisatrice Phyllida Lloyd, de la productrice Judy Craymer, et de la scénariste Catherine Johnson, et des deux chanteurs masculins du groupe Abba), expéditive, ne nous a rien appris que nous ne sachions déjà et concernait autant, voire plus, la comédie musicale que le film. En voici deux extraits :

     Première question concernant la genèse du film (voir vidéo ci-dessous) :

     

    Question concernant les projets d’Abba :

     

  • A H-4 de l'ouverture du 34ème Festival du Cinéma Américain de Deauville

     En attendant l'ouverture dans 4H, et en attendant une note digne de ce nom, me voici munie des deux précieux sésames:

    -L'accréditation (le Public Système a cette année délivré un peu plus de 400 badges presse, selon Ouest-France)

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    ... et la carte d'accès pour ce soir

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    et bientôt la première critique de film, celle de "Mamma mia!" de P.Lloyd en présence de la réalisatrice et de deux membres du groupe Abba. Photos, vidéos et critique du film en ligne demain matin au plus tard sur "In the mood for Deauville".

    En attendant, pour ceux qui n'auraient pas cette chance, je vous signale que le Festival a mis au point une sorte de loterie (tirage au sort)permettant de gagner des pass journée tous les jours.  (attention, avec accès uniquement aux séances bleues, et donc de la journée). 10 personnes gagnantes par jour, si vous voulez en savoir plus, rendez-vous là: http://festival-deauville.congres-deauville.com/VF/html/loterie.php

  • Deauville à J-1 du 34ème Festival du Cinéma Américain

     En cette veille d’ouverture, déjà les écrans dans les rues s’allument et ânonnent, les affiches ornent désormais les planches, une musique velléitaire envahit les abords du CID, quelques festivaliers déambulent  dans les rues avides de la frénésie et de l’effervescence festivalières, imminentes.

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     Ci-dessous, une photo  prise en fin d’après-midi, à l’image d’une veille de festival:un soleil presque onirique qui apparaît et chasse ainsi les nuages de la réalité ...

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    Demain l’ouverture avec « Mamma mia » de P.Lloyd avec Pierce Brosnan et Meryl Streep, en présence de deux membres du groupe Abba, à défaut de membres de l’équipe du film, au départ annoncés…

     En attendant ci-dessous, un collector, la couverture du programme du Festival du Cinéma Américain de Deauville 1975 (dont on constate qu’il ne durait que 4 jours mais à la même période…et qu’il était particulièrement chargé entre avant-premières, une section appelée « america 75 », une section panorama du nouveau cinéma américain, une section pub party, une sélection de courts métrages, deux films d’animation, une section TV party), programme de  la première édition du festival  , reçu de la sympathique équipe de France 3 Normandie venue m’interviewer pour l’émission Grand Angle diffusée la semaine prochaine, à 18H40, sur France 3 Normandie donc.

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     Le récit de l'ouverture à suivre demain sur « In the mood for Deauville »…et bon festival à tous !

    Sandra.M